La maison du « vivre ensemble »

Publié le par Lyne de Montmartre

 

 

Urbanisme

Un projet novateur de lieux d’habitations partagées pour personnes adultes handicapées, va voir le jour rue d’Issy, dans l’enceinte du Prieuré Sainte –Balthilde.

 

De l’espace, un jardin, la proximité du centre-ville et des transports en commun…

Au prieuré Sainte-Bathilde, l’association Simon de Cyrène a trouvé le lieu idéal, un véritable écrin pour la réalisation de sa première maison-relais pour personnes adultes handicapées ce projet prévoit la création de logements partagés (résidence sociale) offrant la possibilité à des personnes devenues handicapées en cours de vie à réapprendre à vivre au contact direct de leur environnement et d’assistants volontaires valides ; les Sœurs bénédictines étaient soucieuses d’accueillir sur ce site d’exception un projet d’une dimension humaine forte. Ainsi, l’association a pu obtenir l’accord de la Communauté pour l’acquisition d’une partie du terrain et de l’ancienne hôtellerie du Prieuré.

 

2 500 mètres carrés à vocation sociale

Concrètement, le projet comprend la restructuration d’une aile du prieuré –l’ancienne hôtellerie- et la construction d’un bâtiment donnant sur la rue d’Issy, pour une surface totale de 2 500m² environ. Trois grands appartements comprenant chacun six chambres pour des personnes handicapées et quatre chambres pour des accompagnants volontaires civils ou étudiants, vont y être créés. Au cœur de chaque grand appartement, une pièce à « vivre ensemble » salon-salle à manger, d’une surface de 50M²

Le projet prévoit également la création de logements (studios, T2 ou T3) pour des personnes handicapées autonomes. Un logement destiné à un responsable de maison sera également aménagé. Le rez-de-chaussée de l’aile restructurée accueillera quant à lui une table d’hôte et des pièces d’activités ; ce lieu de vie animé par les habitants et les volontaires sera l’une des pièces maîtresses de ce concept neuf : les résidants pourront y recevoir des invités, organiser des ateliers, des repas et d’autres événements à partager avec leurs voisins, les Vanvéens… Une cinquantaine de personnes devrait habiter la maison-relais, dont une trentaine de personnes handicapées.

 

Un projet de longue haleine

Ce projet, soutenu par la Ville, aura nécessité un travail de longue haleine avant de pouvoir voir le jour en raison de nombreuses contraintes d’ordres juridique et technique ; en mars dernier, le permis de construire a été délivré. Les travaux préparatoires pour libérer les lieux occupés sont actuellement en cours ; les premiers coups de pioches sont annoncés à la rentrée  de septembre 2009. les travaux, dont la maitrise d’ouvrage a été confiée à la société Logirep, devraient durer de quatorze à seize mois, pour une ouverture prévue fin 2010. d’ici cette date, un premier appartement-pilote sera créé, en collaboration avec l’association Solidarités nouvelles pour le logement, dans un bâtiment proche situé avenue du Général de Gaulle. Il sera habité dès la fin 2009 par quatre volontaires en courts et moyens séjours. A l’issue des travaux, ce quatrième appartement sera intégré à la maison-relais.

 

Le soutien des Sœurs Bénédictines

Partenariat

Le projet Simon de Cyrène n’aurait jamais pu prendre vie sans la confiance des Sœurs bénédictines, convaincues de son intérêt et de sa pérennité.

Depuis 2968, des parties du Prieuré avaient déjà l’habitude d’être louées afin de servir des causes à but social ou religieux, des congrégations, des associations et même, une école de cuisiniers ! « Nous souhaitions depuis longtemps accueillir un projet stable et durable » témoigne Mère Lazare, responsable de la Communauté.

En ce sens, les sœurs ont envisagé de concentrer la vie de la Communauté et son accueil spirituel autour du carré du cloître, espace spécifique à la fois isolable naturellement et accessible. Restait donc à trouver un partenaire intéressé par ces locaux. .. « Nous désirions un partenaire dont la visée d’humanité et de spiritualité serait en harmonie avec la vocation du monastère. Nous ne l’avions pas trouvé jusqu’à notre rencontre avec l’association Simon de Cyrène. Nous avons aimé le caractère innovant de ce projet, répondant à des appels du temps présent. Le voisinage de cette association dynamique devrait être pour la communauté source de vitalité nouvelle ; un projet de vie partagée entre personnes handicapées est un projet audacieux et difficile ; la communauté monastique lui apportera un soutien d’expérience, dans la droite perspective de nos formes de partage.

 

Interview de Laurent de Cherisey, Directeur Général de l’association Simon de Cyrène

« Donner du sens à la  vie, après… »

Vanves Infos : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre association ?

Laurent de Cheisey :

Notre association part d’un constat douloureux, un sujet qui nous concerne tous : chaque année, en France, 150 000 personnes sont atteintes de lésions cérébrales acquises  suite à un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral…

Chaque année, 10 000 d’entre elles basculent dans un handicap lourd. Alors qu’auparavant, les chances de survie étaient très faibles, les progrès de la médecine ont permis qu’aujourd’hui ces personnes restent en vie. Notre association s’est constituée autour d’une question  fondamentale : celle du sens de la vie, après ; la médecine nous garde en vie, pour quoi ? L’être humain se construit d’abord et avant tout dans sa  relation à l’autre. Or, le handicap a souvent comme conséquence une solitude déshumanisante. Aussi, il est urgent de créer des lieux de vie et d’amitié pour que la vie reprenne sens. Voici tout le projet de notre association : créer des lieux d’humanité, de relations et de fraternité.

 

En quoi ce projet est-il novateur ?

Notre approche s’appuie sur la Loi de février 2005 : la personne handicapée doit pouvoir choisir son projet de vie, nous devons aussi lui donner les moyens de vivre son projet. Notre mission consiste à créer des lieux qui ne soient pas des institutions mais bien des habitations, identiques à celles dans lesquelles nous aimerions vivre si un tel drame nous touchait. Notre projet est innovant car il vise à  créer des résidences sociales où chaque habitant sera chez lui avec un bail individuel, au sein d’un grand appartement partagé avec des amis. Parmi les habitants, quatre « assistants ou volontaires civils, seront hébergés, nourris et eindemnisés pour prendre part à la vie communautaire. Tout en étant indépendant et libres, les habitants de la résidence bénéficieront d’espaces de vie communs en autogestion, et d’une véritable ouverture sur leur environnement…

 

Pourquoi avoir choisi Vanves ?
Au départ, je rêvais d’un projet à trente kilomètres de Paris, dans un havre de paix, au cœur de la nature. Pendant un an, j’en ai beaucoup parlé avec les personnes concernées et je me suis aperçu que mon rêve était avant tout celui d’un valide ! Nous nous sommes donc mis en recherche d’un site présentant des caractéristiques adaptées, mais qui me paraissaient impossibles à trouver : proximité de Paris et du métro, en centre-ville, avec un grand jardin, de grands espaces, dans une ville ayant une âme. On  m’a fait part du souhait des Sœurs Bénédictines de Vanves de louer une partie du Prieuré Sainte-Bathilde pour la réalisation d’un beau projet social… Je leur ai présenté le nôtre, elles l’ont adopté ! Notre baromètres pour mesurer sa réussite sera celui de l’amitié. Je souhaite de tout cœur que cette maison-relais s’intègre pleinement dans la vie locale afin de devenir une maison ouverte à tous les Vanvéens.

sources: mensuel Vanves infos

Publié dans Vanves

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