Vanves (92) et ses artistes

Publié le par Lyne de Montmartre

Vanves, une petite ville de banlieue qui ne paie pas de mine, juste à côté de la riche ville dirigée par notre bien-aimé Santini, mais cela n'empêche pas - ou est-ce à cause de ça- que les artistes sont de plus en plus nombreux à s'installer ici.
je vous en livre trois ici, je commence bien sûr par le plus craquant, le plus mignon

Arno Bertina

 « Lui naît en 1910. Il a un frère aîné, il n'aura plus tard un frère cadet et une petite sœur. Son père est alors receveur des impôts d'une bourgade dont il a d'abord été le sous-préfet. Sa mère avait scandalisé en faisant du vélo, elle avait 14 ans et je peine à me mettre dans la tête des gens qui furent choqués. Car j'en reste au vélo ; c'est le geste qui heurta, le fait qu'elle bouge, étant femme, qu'elle affirme un corps au lieu de serrer tout cela dans un corset, et ses jambes d’adolescente dans l'étroit fuseaux d'une robe. On tenait un petit scandale ». Dans Ma solitude s'appelle Brando, son quatrième roman, Arno Bertina joue avec les temps, saute du passé au présent, du futur au conditionnel, du « je » à « il » ou à « lui » ce personnage central, inspiré d'un grand-oncle dont il nous invite à suivre les pas à travers le XXe siècle. « Issu d'un milieu enserré dans ses principes moraux, assez Vieille France, cette aïeul à avancé dans la vie en choisissant toujours sa voie, un peu à la tangente de sa famille mais sans jamais se faire d'ennemis. C'est cette forme de liberté discrète qu'il a réussie à exprimer qui m'a intéressé », commente l'auteur. Contre l'idée d'un destin, Arno Bertina aime montrer la complexité de chaque situation et celle des choix qui en découlent. « Inscrire les événements d'une fille dans un schéma cohérent n'est pas intéressant. La multiplicité des possibilités qui s'offrent à chacun, elle, n'inspire bien plus » C'est cette richesse qu'il aime mettre en avant, avec ses ombres et lumières, en ajoutant une part de fiction à la réalité. En prenant le contre-pied des idées reçues et des lieux communs aussi. Dans ma solitude s'appelle Brando, il en vient à concevoir la fin de vie sénile de « lui » sous un jour différent et plutôt optimiste : « son espace mental s'est encore agrandi » fait-il dire au médecin de famille…

Une formule à méditer.

 

Ma solitude s'appelle Brando. Arno Bertina - Editions Verticales

www.éditions - verticales.com

 

Bon à savoir

Arno Bertina - 33 ans, installé à Vanves depuis un an et demi - collabore régulièrement à des revues littéraires, de création ou de critiques parmi lesquelles Inculte, dont il est le co-fondateur avec François Begaudeau, Jérôme Schmidt, Mathieu Larnaudie et Olivier Roche. Pensionnaire de la villa Médicis à Rome en 2004 - 2005, il auteur de trois autres romans : le dehors ou la migration des truites (Actes Sud, 2001) Appogio (Actes Sud, 2003) et Anima motrix (Verticales, 2006)

Source : magazine municipal de Vanves Janvier 2009



Ensuite, honneur au dame avec Hélène Bouquet

Passionnée depuis toujours par la Renaissance italienne, Hélène Bouquet est l’auteur d’une biographie de Raphaël, artiste qui l’inspire pour la création de ses tableaux.

 

Raphaël est le grand génie de la renaissance italienne. Sa peinture est parfaite ! » Forte de nombreux voyages en Italie qui lui ont permis de découvrir  également Botticelli, Lippi ou Ghirlandaio, Hélène Bouquet maîtrise son sujet sur le bout des doigts. Elle a entrepris de méticuleuses recherches. « Je me suis aperçue que les historiens évoquaient l’évolution de la peinture de Raphaël, mais pas sa vie. Son parcours semé d’épreuves mais aussi de réussites est pourtant hors du commun. Enfant, il a connu des épisodes douloureux qui ont eu un impact su son existence et sur son œuvre. C’est pourquoi j’ai eu envie de parler de son art mais aussi de sa personnalité, de son courage, de sa détermination et de son hypersensibilité omniprésente dans sa peinture », explique-t-elle. A travers son livre, Hélène Bouquet espère donner une image plus authentique de l’artiste italien afin de rendre sa peinture plus compréhensible et, en quelque sorte, « rétablir une vérité. Son succès fulgurant lui a valu d’être très critiqué. On le pensait ambitieux ; il était l’objet de toutes les jalousies. Or, en homme courtois, attentionné et très généreux, il était aussi apprécié pour sa simplicité et pour son charisme. » Mort à trente-sept ans, épuisé par un travail incessant, Raphaël a fait de ses collaborateurs ses héritiers en leur léguant tous ses biens.

 

Raphaël, l’homme de génie

Hélène Bouquet-Editions Bénévent

A Vanves le livre est disponible à la librairie Blondet  43 rue de la R2publique et à la librairie du Plateau  49 rue Jean Jaurès

 

Source : magazine municipal de Vanves Janvier 2009



Et pour finir un des nombreux artistes peintres installés à Vanves:

Victor Sasportas ou Le bleu de Mogador

 

 

La couleur de ses premières années… Né dans cette charmante cité fortifiée du sud du Maroc, devenu plus tard Essaouira,  Victor Sasportas est profondément marqué par les souvenirs d'une enfance choyée, passée sur les bords de l'Atlantique. Il n'y a qu'à voir son visage s'illuminer dès qu'on lui parle de Mogador…

 

« Dans tout ce que je plains, Mogador et présente ! … » C'est la base, face à l'océan, qu'il manie pour la première fois le pinceau. Ce lieu le touche, l'inspire. Ce flot d'images et de sensations ne quittera jamais. « Mon cartable était rempli de crayon. Je dessinais des paysages et de bleu, blanc, le tort creux », se souvient-il. Plus tard, les Sasportas s'installeront dans le sud-ouest de la France. Après Toulouse, dont il garde une légère pointe d'accent est un faux air de Claude Nougaro aussi, peut-être, Victor Sasportas monte à Paris. En 1968, il est spectateur des événements de mai depuis sa chambre de bonne du Quartier latin où il s'est aménagé un petit atelier…

 

Le temps retrouvé.

Ses premières œuvres sont toujours là. Elles ont trouvé les craintes du petit salon - bibliothèque de la maison de vente, où il s'est installé avec sa famille il y a maintenant plus de 20 ans. Une maison qu'il a lui-même « façonnée » Depuis trois ans, il y passe le plus clair de son temps consacré à la peinture. Avant cela, il n'avait quasiment pas touché un pinceau pendant 40 années d'une vie active très ou trop intense. « Ma passion a été étouffée par un travail prenant. J'étais malheureux, j'éprouvais un manque réel », reconnaît-t-il aujourd'hui. Suite à une réflexion sur le sens de sa vie, l'artiste a décidé de reprendre le dessus et de se libérer du temps pour ce et ceux qu'il aime : sa famille, la peinture, là, les antiquités, les voyages… Un épisode douloureux le conforte dans sa détermination à profiter de chaque instant « C'est en vieillissant qu'on apprend à rester jeune… »

 

 

Au Louvre et au Grand palais.

Fasciné par Manet, Courbet mais aussi par Nicolas de Staël, Klee… Victor Sasportas se définit lui-même comme un « classique contemporain, un touche-à-tout » Formes abstraites, paysages pittoresques, compositions florales… Il peint « comme ça vient », au gré de ses envies et sans autre style que les siens. « J'aime me voir, observer, capter, décrypter, décoder… Et reproduire ce qui me passe par la tête ! »

Il aime apprendre aussi. C'est ce qui l'a amené à participer à plusieurs ateliers, quelques expos et à pousser la porte des Beaux-arts, le temps de réaliser quelques croquis. Fin 2008, il a été invité à exposer dans le salon prestigieux au Grand palais et au carrousel du Louvre. Une expérience stimulante. « Voir une de ses œuvres retenues par un jury est exposée parmi d'autres ne laisse pas indifférent. Cette expérience me motive pour aller plus loin »

pour aller plus loin, le vent vient à un autre projet qui lui tient à cœur : s'investir au sein d'une association en rapport avec la paix œuvrant auprès de jeunes et d'enfants. Parce qu' »être utile aux autres c'est aussi le bonheur »

 

Né à Mogador en 1945

1972 premières expositions au Grand palais

2008 deuxième exposition au Grand palais et exposition au carrousel du Louvre

 

 

Source : journal de Vanves  janvier 2009

Publié dans Vanves

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S
Eh bé quand meme qui aurait crut<br /> manque plus que vous dans la liste... sourire<br /> Amicalement Sylvie
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S
Eh bé quand meme qui aurait crut<br /> manque plus que vous dans la liste... sourire<br /> Amicalement Sylvie
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